
Qui n’a jamais pris la bonne
décision de
mieux manger après avoir visionné une des nombreuses émissions
consacrées aux
horreurs de la malbouffe industrielle ? Combien d’entre
nous l’ont vraiment fait ? Peu. Pourquoi ? Ce ne sont pas les arguments
qui manquent :
peu de variété dans les produits de saison,
c’est plus cher,
on ne sait pas où trouver des produits locaux ou encore
on n’a pas le temps.
Enfants de la société de consommation, nous sommes habitués à
tout trouver tout
le temps : véritable bénédiction quand on travaille à temps plein, qu’on a des
enfants et qu’on doit jongler entre sa vie professionnelle et privée !
Le
supermarché ou le « paradis » du consommateur ouvert 7 jours sur 7
avec ses produits venant de tous horizons
et
immuablement disponibles quelle que soit la saison. On a tous mangé les
tomates gorgées d’eau en provenance d’Espagne, le melon sans saveur du Maroc,
le pain surgelé de Pologne et j’en
passe. Nous sommes sans doute trop profondément ancrés dans la société de
consommation pour changer nos habitudes alimentaires du jour au lendemain, mais
je reste convaincue que chacun d’entre nous peut en changer quelques-unes pour
non seulement
soutenir la région dont il est fier, mais surtout pour
(re)trouver le goût des bons produits authentiques.
Peu de variété dans les produits de saison …
Encore une fois, il n’est pas
question ici de révolution, mais bien d’évolution. En effet, il est aussi
possible d’entamer une réflexion sur ses habitudes alimentaires et de mettre
certaines de ces bonnes résolutions en pratique au supermarché en privilégiant,
par exemple, les fruits et légumes de
saison en provenance de Belgique. Certains me diront que les produits de saison belges n’offrent pas beaucoup de variété. Prenez un calendrier de la disponibilité des
fruits et des légumes en fonction de la saison : ce n’est pas la variété
qui manque. De plus, je suis certaine qu’une grande majorité d’entre nous ne
mangent pratiquement jamais plus de la moitié de ces produits. Ne serait-il pas
intéressant de (re)découvrir ces produits et de davantage varier son
alimentation ? Pour nos papilles, cela ne fait pas l’ombre d’un
doute ! Enfin, je préfère manger une bonne petite poêlée de navets belges
au mois de novembre qu’une salade de tomates espagnoles au goût d’eau.

À l’époque de nos parents,
certains produits nobles étaient réservés
aux grandes occasions, je pense notamment au foie gras ou au saumon
fumé. À l’heure actuelle, ces produits sont aussi vendus sous des labels discount
en supermarché et on les consomme à toutes les sauces. Il est clair que les
artisans wallons producteurs de foie gras ne pourront jamais rivaliser en terme
de prix, mais il est également clair que ces produits discount ne pourront
jamais rivaliser en terme de goût.
Le goût, n’est-ce pas là l’essentiel ?
Pourquoi ne pas garder ces produits d’exception pour les moments d’exception ?
Pourquoi ne pas remplacer le foie gras par un bon pâté régional ou le
saumon fumé par de la truite saumonée lors d’un apéro entre amis ?
Pour ce qui est des produits de
la vie courante comme le pain, le lait, les œufs, les légumes, les fruits, la
viande, il est vrai que les prix pratiqués par les producteurs locaux sont bien
souvent plus élevés que ceux pratiqués en supermarché. Mais comme disait ma
grand-mère : «
Le cher, c’est le bon marché ». Si
payer un peu
plus cher implique de
consommer des produits frais et de qualité, de soutenir
l’économie locale et de limiter son empreinte carbone et celle des
exploitations agricoles, mon choix est vite fait ! À vous de peser le pour
et le contre …
On ne sait pas où
trouver ces produits …
Pour l’alimentation, nous sommes tous atteints du syndrome
«
réflexe supermarché ». Mais comment faisaient nos
grands-parents ? Ben, ils achetaient local ! S’il y a encore quelques
années, s’approvisionner en produits locaux s’apparentait davantage à un
véritable parcours du combattant, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Face à la
demande croissante des Belges de consommer autrement, les producteurs locaux
ouvrent les portes de leur exploitation au grand public. Les marchés du terroir
se multiplient et les organismes et associations en tous genres s’attelant à la promotion
des produits du terroir ne manquent pas :
Accueil Champêtre en Wallonie,
Office des Produits Wallons,
Apaq-W,
Saveurs Paysannes, …

Les produits locaux, ça parle à
tout le monde. Par contre, beaucoup sont découragés par le temps et
l’organisation qu’implique la consommation de ces produits. En effet, il est
rare de trouver tous les produits alimentaires dont on a besoin dans un seul
établissement. Le consommateur doit donc se rendre dans plusieurs fermes qui ne
sont pas non plus situés les unes à côté des autres.
Pour rivaliser avec les
supermarchés, les acteurs des produits locaux doivent s’adapter à leurs
clients. Et c’est ce qu’ils ont commencé à faire avec la création de sites
internet permettant de
commander en ligne tous les produits de la vie courante
et de se faire livrer à domicile ou de retirer sa commande dans un point de
collecte. C’est le cas de
Li Terroir (régions de Durbuy, La Roche,
Marche-en-famenne et Rochefort),
Topino (pour la Wallonie et Bruxelles),
Efarmz (pour la Wallonie et Bruxelles). Initiative indispensable pour
perdurer dans notre société de consommation. Certes, des efforts restent à
fournir pour réduire les délais de livraison ou pour augmenter la gamme des
produits proposés, mais c’est déjà un premier pas non négligeable. À
tester !
Aujourd'hui, nous sommes habitués à tout trouver tout le temps, mais à quel
prix ! Nous ne savons pas toujours ce que nous mangeons, d’où ces produits
viennent et les conditions dans lesquelles ils ont été préparés. Le but ici
n’est pas de stigmatiser les supermarchés, mais plutôt de reprendre le contrôle
de ses habitudes alimentaires. La prochaine fois que vous serez au supermarché
en vous creusant la tête pour savoir ce que vous allez faire à manger,
pensez Belge et de saison. Et pourquoi ne
pas franchir une étape de plus en vous rendant sur l’un des nombreux marchés du
terroir, en poussant les portes des fermes de votre région ou encore en testant
les commandes de produits locaux en ligne ? Qu’est-ce qu’on risque en
privilégiant les produits belges et en respectant le fil des saisons ? Pas
grand-chose, si ce n’est de commencer à mieux manger.
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